De la sélection en école d'ingénieurs
Les admissions dans une école d’ingénieurs comme l’ENST peuvent se faire selon plusieurs voies différentes :
- le concours commun Mines-Ponts-Télécom, qui sélectionne les élèves après les Classes Préparatoires aux Grandes Écoles scientifiques (CPGE) ;
- l’admission sur titres, qui permet à des élèves ayant une maîtrise (lorsque cela existait) de rentrer en deuxième année, et à ceux ayant une licence d’entrer en première année ;
- le double-diplôme avec l’École Polytechnique ou des écoles ou universités étrangères ;
- le corps interministériel des télécommunications, pour certains élèves polytechniciens ou normaliens.
Un élève récemment admis sur titres me demandait pourquoi, en suivant cette voie, on devait nécessairement passer plusieurs entretiens non techniques avant de pouvoir être admis. C’est une question que je ne m’étais pas posée auparavant mais pour laquelle je pense avoir quelques éléments de réponse :
Les élèves venant de classe préparatoire ont passé un concours national pour pouvoir intégrer l’École ; de plus, s’ils ont suivi avec succès les classes préparatoires jusqu’à pouvoir être sélectionnés, c’est probablement qu’ils sont suffisamment malléables pour pouvoir être efficacement formés au métier d’ingénieur.
Les élèves provenant de l’université ont, pour leur part, deux défis à relever : les universités étant de niveau inégal, il est difficile de les classer, c’est pour cela que leurs notes et leurs mentions, même si elles entrent bien évidemment en ligne de compte, ne suffisent pas à les départager ; de plus, on ne sait rien de leur capacité à emmagasiner de nouvelles informations et de nouveaux concepts en grande quantité, les entretiens non techniques servent donc à évaluer leur motivation pour le métier d’ingénieur et leur connaissance de ce que cela implique.
Loin de constituer une discrimination à leur encontre, cette série d’entretiens est probablement une chance pour eux. Ceux qui seront admis ont a priori (personne n’est à l’abri d’une erreur de jugement) toutes les capacités requises pour faire, après deux ou trois ans passés à l’École, d’excellents ingénieurs.